lundi 12 janvier 2015

La trilogie du Hobbit

Bonjour à tous ! Le mois dernier, la trilogie du Hobbit s'achevait avec l’impressionnante Bataille des Cinq Armées. Faisons le point sur cette nouvelle adaptation de Tolkien par Peter Jackson.


Dates de sortie: 12/12/12, 11/12/13 et 10/12/14
Réalisation: Peter Jackson
Scénario: Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens et Guillermo del Toro
d'après J. R. R. Tolkien
Genre: Fantasy, aventure, action
Nationalité: Américain, néo-zélandais
Bilbon Sacquet est un hobbit comme les autres, évitant le danger et l'aventure, il apprécie le plaisir simple de se sentir bien au chaud dans sa demeure. Mais un soir, treize nains, dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne, font leur entrée chez lui, accompagnés du magicien Gandalf le Gris. Ce dernier lui propose de les suivre pour un long et dangereux voyage vers la Montagne Solitaire, afin d'y reconquérir leur or des griffes du dragon Smaug. Bien que Bilbon se désintéresse dans un premier temps de ce voyage, les nains et Gandalf finissent par réussir à le convaincre de les accompagner. Lors de leur périlleux voyage, ils rencontrent de nombreuses difficultés et participent à la Bataille des Cinq Armées. Par accident, Bilbon croise la route de Gollum et s'empare de son trésor, un anneau magique qui permet de devenir invisible ce qui lui permettra par moment de mieux aider ses amis et de réussir sa mission.

Un Voyage Inattendu :



Neuf ans après le succès phénoménal de sa trilogie du Seigneur des Anneaux adaptée des romans de J. R. R. Tolkien, Peter Jackson donne vie à Bilbo le Hobbit, du même auteur, dont l'histoire se déroule 60 ans avant la guerre de l'anneau. Le réalisateur décide d'en faire à nouveau une trilogie. Le roman, pourtant assez court, sera étiré en plus de huit heures de films. Ce premier opus met donc un certain temps à démarrer et se traîne sur certaines scènes, puisqu'il n'y a pas tellement de matière. On s'attarde également sur des personnages à peine, voire pas du tout évoqués dans le livre (ce sera notamment le cas dans les deux films suivants)... Bref, il ne s'agit en fait que d'un long prologue, tout de même parsemé de scènes d'actions spectaculaires.

Car en effet, cela reste très divertissant. C'est un excellent film d'aventure qui ressemble beaucoup à La Communauté de l'Anneau même si le ton est beaucoup plus léger (et donc moins épique). On retrouve les mêmes procédés de narration, les paysages magnifiques de la Terre du Milieu, des décors que l'on connait bien (la Comté, Fondcombe...) et des personnages emblématiques comme le magicien Gandalf (Ian McKellen), les elfes Elrond (Hugo Weaving) et Galadriel (Cate Blanchett) ou encore Gollum.

Bilbon, le personnage principal, est interprété par Martin Freeman qui est absolument génial dans son rôle. On peut également citer la performance remarquable de Richard Armitage qui joue le charismatique Thorin.

Martin Freeman et Ian McKellen

Pour la musique, c'est toujours le grand Howard Shore qui s'y colle. Il signe encore une fois une brillante composition. On retrouve des thèmes bien connus comme ceux de la Comté ou de l'anneau, et des nouveaux thèmes très marquants comme celui des Misty Mountains. Il y a aussi deux chansons interprétées par les acteurs jouant les nains : Blunt the knives, dont l’intérêt est plus que discutable, et Misty Mountains, beaucoup plus sombre, qui à la fin du film sera reprise par Neil Finn (chanteur néo-zélandais) dans une version plus rythmée.

Visuellement, ça a de la gueule. Peter Jackson, c'est avant tout un excellent filmeur, sa mise en scène, à la fois démesurée et fluide, est sublimée par le HFR, ces fameuses 48 images par seconde qui rendent les mouvements beaucoup plus soyeux (ce n'est que mon avis personnel, vous pourriez très bien détester l’effet d'accélération que cela provoque). En plus de cette technologie, le film a été tourné en 3D avec des caméras numériques 5K, ce qui donne une haute qualité d'image.

Cependant, l'image est tellement précise qu'elle révèle les trucages, pas tous réussis, du film. Car oui, les effets spéciaux posent problème... Ce qui était intéressant dans La Communauté de l'Anneau par exemple, c'était cette hybridation entre le fantastique et le réel. La plupart des scènes étaient tournées en décors naturels et en pellicule, tout paraissait très authentique, alors que dans la trilogie du Hobbit, bien qu'il y ait tout même quelques scènes tournées en extérieur, les étalonnages exagérés (couleurs criardes) et l'abus d'images numériques parfois assez laides rendent les films beaucoup plus artificiels.

La Désolation de Smaug :



Fini de prologuer, maintenant place à l'action avec ce deuxième acte plus sombre, plus dense, mais aussi beaucoup plus rythmé, dont la réussite repose notamment sur trois scènes magistrales de cinéma d'action : À commencer par ce combat avec les araignées géantes de la forêt noire, puis il y a cette fameuse scène des tonneaux, complètement jouissive avec ses poursuites, ses combats chorégraphiés et ses quelques délires burlesques. Enfin, il y a cette rencontre avec le gigantesque et impressionnant dragon Smaug, magnifiquement animé et brillamment interprété par Benedict Cumberbatch.

La Désolation de Smaug est un film très différent des autres adaptations de Tolkien par Jackson, on y découvre plein de nouveaux décors comme le royaume de Thranduil ou Lacville, ce qui signifie donc des thèmes inédits pour Howard Shore qui, malheureusement, signe une BO peu marquante. Par contre, j'ai beaucoup aimé I See Fire d'Ed Sheeran qui accompagne le générique de fin.

Evangeline Lilly et Orlando Bloom

De nouveaux personnages font leur apparition dans cette aventure. Du côté des hommes, il y a entre autres Bard et le Maître de Lacville, respectivement interprétés par Luke Evans et l’hilarant Stephen Fry. Chez les elfes, on découvre Tauriel, fort bien interprétée par Evangeline Lilly, mais controversée car n’apparaissant pas dans les écrits de Tolkien. Certes, son idylle avec l'un des nains semble un peu tirée par les cheveux, mais sa présence ne m’a pas personnellement dérangé car je trouve que cette trilogie manque de personnages féminins importants. Quant à l'introduction de Legolas, je la trouve tout à fait cohérente et acceptable par rapport à l’histoire... Mais pourquoi fait-il autant la gueule ?

La réalisation est toujours aussi virtuose, mais les effets spéciaux sont encore une fois très inégaux car trop présents et bien visibles. On remarque cependant une légère amélioration de la photographie qui est un peu moins bordélique (les couleurs sont moins criardes).

Enfin, le film se termine sur un cliffhanger haletant, il faudra attendre un an pour découvrir ce que devient Gandalf, pris au piège à Dol Guldur, et voir Smaug, chassé de sa montagne par les nains, déchaîner sa colère sur les habitants de Lacville.

La Bataille des Cinq Armées :



Le film démarre exactement là où on l’avait laissé afin de nous offrir une superbe scène d’ouverture, confrontant Smaug à Bard et aux habitants de Lacville. Mais c'est surtout de la Bataille des Cinq Armées qu’il va être question pendant ce troisième volet. Peter Jackson a en effet choisi de consacrer un film entier à ces quelques pages du roman de Tolkien. Un pari risqué certes, car deux films au lieu de trois auraient amplement suffit, mais le résultat est plutôt satisfaisant.

Après une plaisante confrontation au sommet de Dol Guldur, scène malheureusement gâchée par de kitsch effets spéciaux faisant penser à un mauvais jeu vidéo, Jackson déploie tout son talent de metteur en scène pour nous livrer une bataille des plus impressionnantes où orques, gobelins et trolls s'attaquent aux nains, aux hommes et aux elfes. Les stratégies militaires sont cohérentes, chaque race se bat de manière différente, tout est millimétré et parfaitement chorégraphié. Mais nous quittons rapidement cette bataille pour nous concentrer sur des combats individuels tout aussi remarquables. L'affrontement final entre Thorin et Azog est éblouissant, tandis que les combats avec Legolas nous offrent quelques moments burlesques particulièrement drôles.

Des grandes scènes épiques donc, mais l'émotion était aussi au rendez-vousmême si le film reste évidemment moins frappant que Le Retour du Roi. Par exemple, la dernière scène  parait beaucoup plus sobre que les nombreuses fins du Seigneur des Anneaux. Ce qui n'est peut-être pas plus mal finalement... Cette aventure s'achève sur The Last Goodbyemagnifique chanson de Billy Boyd, alias Pippin. Une façon pour Peter Jackson de dire adieu après seize années et six films en Terre du Milieu.

Richard Armitage

Même si cette trilogie du Hobbit est loin d'être parfaite (la comparaison avec Le Seigneur des Anneaux est inévitable), elle reste très divertissante, généreusement épique et se situe bien au-dessus de tous les blockbusters qu'on peut voir actuellement.

Note globale des trois films: ★★★

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