vendredi 8 juillet 2016

Tarzan : Le navet de la jungle

Après avoir réalisé les quatre derniers Harry Potter et peu de temps avant d'entamer le tournage des Animaux Fantastiques (que nous verrons plus tard cette année), le cinéaste britannique David Yates s'était attelé à une énième adaptation du roman de Burroughs. Se situant plusieurs années après l’histoire que nous connaissons tous et mettant en scène des stars comme Christoph Waltz ou Samuel L. Jackson, ce long-métrage en prises de vue réelles semblait livrer une relecture inédite et ambitieuse du mythe de Tarzan. Il n'en ressort finalement qu'un navet.


Date de sortie : 6 juillet 2016
Réalisation : David Yates
Genre : Aventure, action
Nationalité : Américain
Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité...
Margot Robbie et Alexander Skarsgård

Je tombe de haut avec ce film. Et de très haut même, vu l'espoir mis en David Yates, dont j'avais adoré les Harry Potter (n'en déplaise à certains). Quelle tristesse de voir l'esthétique et le savoir-faire d'un cinéaste aussi prometteur disparaître au cœur ce blockbuster sans âme. Alors, qu'est-ce qui ne va pas au point d'être aussi négatif, me demanderez-vous ?

Tout d'abord, disons-le franchement, c'est ennuyeux comme la pluie (à l'image de l'acteur qui interprète Tarzan) et d'une rare mollesse pour un film d'action. L'intrigue met un temps fou à démarrer, il faut notamment attendre au moins trois bons quarts d'heure avant l'élément déclencheur, faute d'un scénario patapouf qui ne cesse de faire des allers-retours maladroits entre passé et présent, afin de nous resservir les origin stories que nous connaissons désormais par cœur et qui sont toujours aussi inintéressantes.

Christoph Waltz fait le job ceci dit, mais dans un rôle
de méchant qui commence sérieusement à lasser

Pour ce qui est de la forme ensuite, on a simplement l'impression que tout, absolument tout, est complètement raté. L'accumulation de fautes de goût est telle que l'on finit carrément par en rire (c'est déjà cela de gagné par rapport à un nanar comme Les Visiteurs 3 m'a-t-on dit). La mise en scène, aussi brouillonne qu'insignifiante, frôle constamment le kitsch involontaire (ralentis balourds, gros plans et mouvements de caméra improbables...), se raccordant ainsi parfaitement avec la laideur des effets spéciaux : Bienvenue dans une jungle carton-pâte complètement fake, peuplée d'animaux de synthèse qui feraient passer les trucages du dernier King Kong pour du Michel-Ange et où les lianes semblent être raccordées aux nuages (à titre de comparaison, on est à mille lieues de la maestria numérique du Livre de la Jungle sorti trois mois plus tôt) !

Au final, Tarzan est un tel concentré de « what the fuck » à la minute que je n'aurais jamais le temps d'énumérer chaque scène un peu ridicule. Par conséquent, je n'évoquerai pas le fameux regard caméra de cette autruche en 3D, encore moins l'apparition du Capitaine Moule, ni les blagues idiotes de Samuel L. Jackson (sidekick de service) à base de testicules de gorilles, ni ce fucking chapelet catholique dont on se sert parfois comme une arme redoutable (??!!), ni cette allusion gênante, voulue ou non, à un prêtre ayant possiblement un faible pour les jeunes (fallait l'oser celle-là !)... Mais si cela vous intéresse, Nanarland ou le Nostalgia Critic vous expliqueront tout cela bien mieux que moi dans quelques temps !


Note: 

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